Les maladies auto-immunes les plus graves peuvent être fatales quand votre corps s’attaque contre lui-même. Découvrez 10 pathologies très graves, les symptômes et les traitements possibles pour soulager les patients.

Maladies auto-immunes : Quand le corps s’attaque à ses propres cellules

Les maladies auto-immunes représentent un ensemble de pathologies complexes où notre propre système immunitaire, censé nous protéger, se retourne contre nos cellules et tissus sains. Ce dysfonctionnement peut entraîner des conséquences dramatiques, parfois même fatales. Aujourd’hui, plus de 80 maladies auto-immunes sont répertoriées, touchant environ 5 à 8 % de la population mondiale, soit près de 400 millions de personnes.

En France, on estime qu’environ 5 millions de personnes vivent avec une maladie auto-immune, dont certaines formes sévères peuvent réduire l’espérance de vie de 10 à 15 ans. Ces chiffres soulignent l’importance d’une meilleure connaissance de ces maladies. 

Les maladies auto-immunes les plus graves : C’est quoi une maladie auto-immune ?

Le mécanisme auto-immun expliqué simplement

Normalement, notre système immunitaire fonctionne comme une armée bien organisée, identifiant et neutralisant les menaces externes comme les virus ou bactéries. Pour ce faire, il distingue les cellules du « soi » (nos propres cellules) des cellules du « non-soi » (agents pathogènes).

Dans une maladie auto-immune, cette capacité de distinction est perturbée. Le système immunitaire produit alors des auto-anticorps qui attaquent les tissus et organes du corps. C’est un peu comme si les soldats de notre défense interne confondaient soudainement les civils avec l’ennemi.

La gravité d’une maladie auto-immune dépend principalement de trois facteurs :

  • L’organe ciblé : lorsque les attaques visent des organes vitaux comme le cœur, les poumons ou le cerveau, les conséquences peuvent être fatales.
  • L’intensité de la réponse auto-immune : plus la réaction est violente, plus les dommages sont importants.
  • La réponse aux traitements : certaines formes résistent malheureusement aux thérapies conventionnelles.

Les maladies auto-immunes graves peuvent entraîner une défaillance d’organe progressive ou fulgurante. Par exemple, une hépatite auto-immune sévère peut conduire à une insuffisance hépatique en quelques semaines, tandis qu’une sclérodermie systémique peut progressivement compromettre la fonction pulmonaire sur plusieurs années.

Maladie auto-immune : Facteurs de risque et prédispositions génétiques

Les maladies auto-immunes résultent d’une combinaison complexe de facteurs génétiques et environnementaux.

  • Côté génétique, certains marqueurs HLA sont associés à un risque accru. Par exemple, les personnes porteuses du HLA-DR3 ont un risque 15 fois plus élevé de développer un diabète de type 1.
  • L’hérédité : Quand un parent proche souffre d’une maladie auto-immune, le risque d’en développer une, augmente de 2 à 5 fois. Plusieurs membres d’une même famille peuvent être touchés. Exemple : une mère peut être atteinte de lupus, sa fille de thyroïdite de Hashimoto. Cette « agrégation familiale » témoigne d’une susceptibilité génétique partagée.

Certains facteurs peuvent déclencher ou aggraver ces maladies chez les personnes prédisposées :

  • Infections virales ou bactériennes (virus d’Epstein-Barr, cytomégalovirus)
  • Expositions à certaines substances toxiques (silice, solvants)
  • Médicaments (hydralazine, procaïnamide)
  • Stress chronique et traumatismes psychologiques
  • Déséquilibres hormonaux (expliquant partiellement la prévalence féminine).

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Les 10 maladies auto-immunes potentiellement mortelles

1/Lupus érythémateux disséminé (LED)

Le lupus systémique représente l’une des maladies auto-immunes les plus imprévisibles et potentiellement létales. Cette pathologie protéiforme peut affecter presque tous les organes et systèmes du corps. Les auto-anticorps, notamment anti-ADN et anti-nucléaires, s’attaquent aux noyaux cellulaires, provoquant inflammation et lésions tissulaires généralisées.

Les complications les plus graves incluent :

  • La néphrite lupique :touchant 40% des patients, elle peut conduire à une insuffisance rénale terminale
  • Les atteintes neurologiques : convulsions, psychose, AVC
  • Les complications cardiovasculaires : péricardite, myocardite, endocardite de Libman-Sacks
  • Le syndrome catastrophique des antiphospholipides :thromboses multiples potentiellement fatales

Le taux de survie à 10 ans pour le lupus grave avoisine 85 %, un chiffre qui s’est nettement amélioré ces dernières décennies grâce aux avancées thérapeutiques. Cependant, les poussées sévères, particulièrement celles touchant les reins ou le système nerveux central, restent des urgences médicales absolues.

2/Sclérodermie systémique

La sclérodermie systémique se caractérise par un durcissement progressif de la peau et des organes internes dû à une production excessive de collagène. Sa forme diffuse représente l’une des maladies auto-immunes au pronostic le plus sombre.

Les complications mettant en jeu le pronostic vital :

  • L’hypertension artérielle pulmonaire présente chez 15 % des patients, elle réduit drastiquement l’espérance de vie
  • La fibrose pulmonaire principale cause de décès, touchant jusqu’à 80 % des patients
  • La crise rénale sclérodermique : urgence hypertensive brutale avec insuffisance rénale rapide
  • Les troubles du rythme cardiaque et cardiomyopathies souvent sous-diagnostiqués

Les traitements actuels ciblent les complications spécifiques plutôt que la maladie elle-même. Les inhibiteurs de l’enzyme de conversion, les antagonistes des récepteurs de l’endothéline et les immunosuppresseurs ont amélioré le pronostic, mais la sclérodermie systémique reste associée à une réduction de l’espérance de vie de 16 à 34 ans selon les études.

3/Maladie peau auto-immune : Dermatomyosite et polymyosite

Ces myopathies inflammatoires auto-immunes affectent principalement les muscles, mais leurs complications peuvent être fatales. La dermatomyosite se distingue par ses éruptions cutanées caractéristiques, tandis que la polymyosite reste souvent plus discrète mais tout aussi dangereuse.

L’atteinte des muscles respiratoires constitue la complication la plus redoutable. Quand le diaphragme et les muscles intercostaux s’affaiblissent, la capacité respiratoire chute dramatiquement.

Par ailleurs, ces pathologies sont associées à un risque de cancers. Environ 15-30 % des patients atteints de dermatomyosite développeront une tumeur maligne, particulièrement après 50 ans. Cette association n’est pas fortuite : parfois, c’est la réaction auto-immune contre des antigènes tumoraux qui déclenche la myopathie.

Le traitement repose sur une approche multidisciplinaire combinant :

  • Corticothérapie à forte dose en phase aiguë
  • Immunosuppresseurs comme le méthotrexate ou l’azathioprine
  • Immunoglobulines intraveineuses dans les formes réfractaires
  • Rééducation adaptée pour préserver la fonction musculaire

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4/les maladies auto-immunes les plus graves : Syndrome de Gougerot-Sjögren sévère

Souvent perçu comme « simplement » une maladie des glandes exocrines causant sécheresse oculaire et buccale, le syndrome de Gougerot-Sjögren peut, dans ses formes sévères, mettre en jeu le pronostic vital.

Les complications systémiques graves, bien que relativement rares, incluent :

  • Le développement de lymphomes: le risque est multiplié par 14 à 44 par rapport à la population générale. Ces lymphomes, généralement de type MALT (Mucosa-Associated Lymphoid Tissue), peuvent évoluer vers des formes plus agressives. Une surveillance régulière s’impose, notamment en cas d’adénopathies persistantes ou d’hypertrophie parotidienne.
  • Les vascularites systémiques, touchant les petits et moyens vaisseaux, elles peuvent provoquer des lésions cutanées nécrotiques, une neuropathie périphérique douloureuse, voire des atteintes viscérales graves.

Le suivi des patients atteints de Gougerot-Sjögren doit être particulièrement vigilant face à certains signes : apparition de fièvre inexpliquée, perte de poids significative, adénopathies persistantes.

5/Vascularites nécrosantes systémiques

Les vascularites représentent un groupe hétérogène de maladies caractérisées par l’inflammation et la destruction des parois vasculaires. Parmi elles, certaines formes sont particulièrement redoutables.

  • La granulomatose avec polyangéite (anciennement maladie de Wegener) provoque des lésions granulomateuses et nécrosantes dans les voies respiratoires supérieures, les poumons et les reins. Sans traitement, la mortalité à 1 an approche les 80 %. Les hémorragies pulmonaires massives et l’insuffisance rénale rapidement progressive constituent les principales urgences vitales.
  • La polyartérite noueuse, quant à elle, affecte les artères de moyen calibre et peut conduire à des infarctus viscéraux multiples. Ses manifestations cliniques sont protéiformes : douleurs abdominales fulgurantes évoquant une ischémie mésentérique, hypertension artérielle maligne, neuropathie périphérique douloureuse ou déficit neurologique brutal.

D’ailleurs, ces pathologies illustrent parfaitement les progrès thérapeutiques en immunologie : autrefois invariablement mortelles, elles répondent aujourd’hui souvent favorablement à des protocoles combinant cyclophosphamide et corticothérapie, suivis de traitements d’entretien par rituximab ou azathioprine.

6/Maladie auto-immune foie : Hépatite auto-immune fulminante

L’hépatite auto-immune peut évoluer vers une forme fulminante, caractérisée par une destruction massive et rapide du parenchyme hépatique. Cette urgence médicale absolue peut conduire au décès en quelques jours à quelques semaines sans intervention appropriée.

Ne jamais négliger :

  • Ictère rapidement progressif
  • Encéphalopathie hépatique (confusion, somnolence, astérixis)
  • Coagulopathie sévère (ecchymoses spontanées, saignements)
  • Ascite de constitution rapide

Sur le plan biologique, l’effondrement du taux de prothrombine (inférieur à 50 %) associé à une hyperbilirubinémie. Le diagnostic repose sur la biopsie hépatique, quand elle est réalisable sans risque hémorragique excessif, montrant une hépatite d’interface avec infiltrat lymphoplasmocytaire et nécrose hépatocytaire étendue.

La corticothérapie à forte dose (1 mg/kg/jour de prednisone) constitue le traitement de première intention, parfois associée au mycophénolate mofétil ou à l’azathioprine. Dans les cas les plus sévères, la transplantation hépatique en urgence représente l’unique option thérapeutique, avec des résultats généralement favorables malgré le risque de récidive sur le greffon.

7/Myasthénie grave en crise

Parmi les maladies auto-immunes les plus graves : La myasthénie. Cette pathologie est caractérisée par une faiblesse musculaire fluctuante due à des auto-anticorps ciblant les récepteurs de l’acétylcholine, peut évoluer vers des crises myasthéniques mettant en jeu le pronostic vital.

Ces crises se manifestent par une insuffisance respiratoire aiguë liée à la paralysie des muscles respiratoires et bulbaires. L’incapacité à tousser efficacement majore le risque d’inhalation et de pneumopathie d’aspiration, compliquant davantage le tableau clinique.

Plusieurs facteurs peuvent précipiter une crise myasthénique :

  • Infections, particulièrement respiratoires
  • Certains médicaments (aminosides, bêta-bloquants, magnésium)
  • Stress physique ou émotionnel intense
  • Interventions chirurgicales
  • Grossesse et post-partum

La prise en charge repose sur l’admission en unité de soins intensifs avec monitoring respiratoire continu. Les échanges plasmatiques ou les immunoglobulines intraveineuses constituent le traitement de choix, permettant une amélioration rapide mais transitoire. L’intubation et la ventilation mécanique peuvent s’avérer nécessaires, généralement pour une durée limitée.

8/Pemphigus vulgaire et autres maladies bulleuses graves

Les dermatoses bulleuses auto-immunes sévères, comme le pemphigus vulgaire, peuvent rapidement devenir létales en l’absence de traitement mis en place. Ces pathologies provoquent des décollements cutanés et muqueux étendus qui compromettent la fonction barrière de la peau.

Le pemphigus vulgaire, forme la plus grave, était associé à une mortalité de près de 90 % avant l’ère des corticoïdes. Aujourd’hui encore, les formes extensives exposent à plusieurs risques majeurs :

Les infections cutanées et systémiques représentent la principale cause de décès. Les lésions étendues constituent de véritables portes d’entrée pour des germes parfois multirésistants. Une surveillance microbiologique stricte et une antibiothérapie précoce sont essentielles.

Les complications métaboliques ne sont pas moins préoccupantes : déséquilibres hydroélectrolytiques, hypoalbuminémie sévère et dénutrition. La surface cutanée lésée peut être comparée à celle d’un grand brûlé, avec des pertes protéiques et hydriques considérables.

Le traitement repose sur une corticothérapie à forte dose (1-1,5 mg/kg/j), souvent associée à des immunosuppresseurs d’épargne cortisonique. Le rituximab a révolutionné la prise en charge, permettant d’obtenir des rémissions prolongées chez la plupart des patients.

9/Les maladies auto-immunes les plus graves : Encéphalites auto-immunes

Longtemps méconnues et confondues avec des troubles psychiatriques, les encéphalites auto-immunes sont désormais reconnues comme des urgences neurologiques potentiellement fatales. Ces pathologies se caractérisent par l’attaque du système immunitaire contre différentes structures cérébrales.

L’encéphalite à anticorps anti-récepteurs NMDA, particulièrement fréquente chez les jeunes femmes, illustre parfaitement la gravité potentielle de ces atteintes. Le tableau clinique évolue typiquement en plusieurs phases :

  • Phase prodromique pseudo-grippale
  • Phase psychiatrique avec troubles comportementaux, hallucinations et agitation
  • Phase neurologique avec crises épileptiques, mouvements anormaux et troubles dysautonomiques
  • Phase de dysfonctionnement autonomique pouvant conduire au coma et nécessitant une ventilation mécanique.

Sans traitement, jusqu’à 25 % des patients décèdent. Parmi les survivants, les séquelles cognitives et comportementales peuvent être invalidantes. Le diagnostic repose sur la détection d’auto-anticorps spécifiques dans le LCR et le sérum, ainsi que sur l’IRM cérébrale et l’EEG.

Les immunothérapies de première ligne (corticostéroïdes, immunoglobulines IV, échanges plasmatiques) suivies, si nécessaire, de traitements de seconde ligne (rituximab, cyclophosphamide) ont considérablement amélioré le pronostic.

10/Diabète de type 1 avec complications aigües

Bien que le diabète de type 1 soit généralement considéré comme une maladie chronique compatible avec une longue espérance de vie, ses complications aiguës peuvent être rapidement fatales.

L’acidocétose diabétique représente l’urgence métabolique la plus redoutable. Elle résulte d’un déficit profond en insuline conduisant à une hyperglycémie, une cétogenèse excessive et une acidose métabolique. Sans prise en charge adaptée, le tableau évolue vers des troubles hémodynamiques, hydroélectrolytiques et neurologiques pouvant aboutir au décès.

Les signes cliniques associent déshydratation sévère, troubles de conscience, polypnée de Kussmaul et odeur acétonique de l’haleine. La mortalité, autrefois supérieure à 20 %, reste aujourd’hui non négligeable (1-5 %), particulièrement chez les patients âgés ou présentant des comorbidités.

Le coma hyperosmolaire, autre complication redoutable, associe hyperglycémie majeure (> 33 mmol/L) et déshydratation sévère sans cétose significative. Sa mortalité avoisine les 15 %.

La prévention de ces complications repose sur l’éducation thérapeutique, l’observance du traitement insulinique et l’adaptation des doses en situation de stress (infection, chirurgie). Les systèmes de surveillance continue du glucose et les pompes à insuline automatisées ont considérablement réduit le risque de décompensation sévère.

Protocole pour personne malade suivi traitement

Les maladies auto-immunes les plus graves : Signes d’urgence

Symptômes neurologiques graves

Les manifestations neurologiques constituent souvent les signes de complications dans l’évolution des maladies auto-immunes. Leur apparition ou aggravation justifie systématiquement une évaluation médicale en urgence.
  • Les céphalées inhabituelles, surtout si elles sont d’installation brutale, intenses ou associées à des vomissements, peuvent révéler une vascularite cérébrale, un syndrome catastrophique des antiphospholipides ou une méningite aseptique. Dans le lupus neuropsychiatrique, elles précèdent parfois des complications plus graves comme les convulsions ou les accidents vasculaires cérébraux.
  • Les troubles de conscience, de la confusion légère au coma, peuvent résulter de multiples mécanismes : vasculaire, inflammatoire direct, métabolique ou médicamenteux. Ils représentent toujours une urgence diagnostique et thérapeutique.
  • Les déficits moteurs ou sensitifs focaux évoquent une atteinte vasculaire cérébrale ou médullaire, particulièrement dans les vascularites systémiques et le syndrome des antiphospholipides. L’IRM cérébrale en urgence et la ponction lombaire sont souvent indispensables pour orienter la prise en charge.

Les maladies auto-immunes les plus graves : les défaillances organiques aigües

La progression d’une maladie auto-immune peut parfois conduire à des défaillances d’organes vitaux nécessitant une prise en charge immédiate :
  • L’insuffisance rénale aiguë survient fréquemment dans le lupus ou les vascularites systémiques. Les signes qui doivent alerter incluent une réduction brutale du volume urinaire, l’apparition d’œdèmes, une hypertension artérielle maligne ou des hématuries macroscopiques. Dans la sclérodermie, la crise rénale peut s’installer en quelques jours seulement, associant HTA sévère et insuffisance rénale rapidement progressive.
  • L’atteinte respiratoire grave peut se manifester par une dyspnée progressive ou brutale, parfois associée à des hémoptysies (crachats de sang pulmonaires).
  • Quant aux complications cardiaques, elles peuvent prendre diverses formes : péricardites avec tamponnade, myocardites fulminantes ou troubles du rythme sévères. Ces atteintes nécessitent une surveillance en unité de soins intensifs cardiologiques.

Complications infectieuses sous immunosuppresseurs

Le traitement des maladies auto-immunes graves repose largement sur des médicaments immunosuppresseurs qui, s’ils sont indispensables, exposent à un risque infectieux. Les infections opportunistes : La pneumocystose, infection pulmonaire due à Pneumocystis jirovecii, survient principalement chez les patients sous corticothérapie prolongée à forte dose associée à d’autres immunosuppresseurs. Sans prophylaxie par triméthoprime-sulfaméthoxazole, son incidence peut atteindre 15 % avec une mortalité proche de 30 %. Les infections virales, notamment à cytomégalovirus ou à virus de la zone (zona disséminé), peuvent également compremettre le pronostic vital. La réactivation du virus JC, responsable de la leucoencéphalopathie multifocale progressive, reste rare, mais redoutable, particulièrement sous rituximab.
  • Fièvre > 38,5°C persistante : Bactéries encapsulées,  Particularités sous immunosuppresseurs : Parfois absente malgré infection sévère.
  • Troubles respiratoires : Pneumocystis, CMV, Aspergillus. Particularités sous immunosuppresseurs : Progression souvent rapide et atypique.
  • Signes neurologiques : Listeria, Cryptocoque, virus JC. Particularités sous immunosuppresseurs : Tableau clinique souvent trompeur
Toute fièvre chez un patient immunodéprimé doit être considérée comme une urgence jusqu’à preuve du contraire. Les prélèvements microbiologiques multiples et l’antibiothérapie empirique précoce font partie de la prise en charge.

Les maladies auto-immunes les plus graves : Thérapies et espoir

Thérapies ciblées et biothérapies

Les thérapies contre les maladies auto-immunes graves se sont considérablement enrichies ces dernières années. Nous sommes passés d’une approche « marteau-pilon » avec des immunosuppresseurs non spécifiques à des traitements ciblant précisément les mécanismes pathogéniques.

Les anticorps monoclonaux représentent la révolution majeure de ces deux dernières décennies. Le rituximab, initialement développé contre les lymphomes, s’est imposé comme traitement de référence dans de nombreuses pathologies auto-immunes réfractaires en ciblant les lymphocytes B CD20+. Son efficacité est particulièrement remarquable dans les vascularites à ANCA, la pemphigoïde bulleuse et certaines cytopénies auto-immunes.

à Rentrons dans des noms de biothérapies prometteuses qui peuvent sembler complexes (thérapies ciblées des voies inflammatoires) mais il nous a semblé important de vous en faire part si vous en entendiez parler :

  • Inhibiteurs du TNF-α (infliximab, adalimumab) : efficaces dans certaines vascularites et entérocolopathies auto-immunes
  • Anti-IL-6 (tocilizumab) : transforme le pronostic de l’artérite à cellules géantes
  • Anti-IL-17 (sécukinumab) : révolutionne le traitement du psoriasis sévère
  • Inhibiteurs de JAK (tofacitinib, baricitinib) : option orale prometteuse dans plusieurs pathologies auto-immunes graves.

Ces thérapies ciblées ont considérablement amélioré le pronostic des maladies auto-immunes les plus sévères. Par exemple, dans les vascularites à ANCA, la mortalité à 5 ans est passée de plus de 50 % à moins de 20 % grâce à ces avancées thérapeutiques.

Vivre avec une maladie auto-immune grave  

Suivi médical rigoureux et observance thérapeutique

Face à une maladie auto-immune grave, l’adhésion au traitement et le suivi médical régulier font partie intégrale de la prise en charge. Les études montrent qu’environ 40 % des patients ne suivent pas correctement leur traitement immunosuppresseur, augmentant significativement le risque de poussées sévères.

Plusieurs stratégies peuvent vous aider pour la prise de votre traitement :

  • L’éducation thérapeutique structurée : Permet au patient de comprendre sa maladie et l’importance de chaque médicament. Ces  programmes présentent une réduction de 60 % du risque d’hospitalisation pour poussées graves.
  • Les outils numériques comme les applications de rappel de prise médicamenteuse ou les piluliers électroniques peuvent s’avérer précieux, particulièrement pour les schémas thérapeutiques complexes.
  • Quant au suivi médical, sa fréquence doit être adaptée à la sévérité de la pathologie et à la stabilité du patient. Dans les formes graves, un monitoring biologique régulier permet de détecter précocement les signes de poussées ou les complications médicamenteuses.

Les maladies auto-immunes les plus graves : La conclusion

Les maladies auto-immunes graves menacent parfois directement le pronostic vital. Du lupus érythémateux systémique aux vascularites nécrosantes, ces pathologies complexes peuvent affecter pratiquement tous les organes et systèmes.

Le diagnostic précoce est la clé des facteurs pronostiques les plus déterminants. La reconnaissance des symptômes, déficits neurologiques brutaux, détresse respiratoire, insuffisance rénale aiguë ou signes infectieux sous immunosuppresseurs, permet une prise en charge urgente qui peut sauver des vies.

Enfin, les thérapies évoluent et se sont considérablement enrichies ces dernières années.  Au-delà des aspects purement médicaux, vivre avec une maladie auto-immune grave nécessite un soutien global : de l’observance thérapeutique rigoureuse au suivi médical régulier, en passant par un accompagnement psychologique et social.  

Si vous ou l’un de vos proches êtes confrontés à une maladie auto-immune grave, n’hésitez pas à solliciter l’aide des équipes médicales spécialisées et des associations dédiées. Les avancées médicales continuelles permettent aujourd’hui d’envisager l’avenir avec un optimisme raisonnable, même face aux formes les plus sévères de ces pathologies.

FAQ sur les maladies auto-immunes graves

Quelle est la maladie auto-immune la plus mortelle ?

La sclérodermie systémique diffuse est généralement considérée comme la maladie auto-immune associée au pire pronostic, avec une réduction d’espérance de vie pouvant atteindre 30 ans dans ses formes les plus sévères. Les atteintes pulmonaires (hypertension artérielle pulmonaire et fibrose) représentent la principale cause de décès.

Est-ce grave d’avoir une maladie auto-immune ?

Oui puisque actuellement, la plupart des maladies auto-immunes graves ne peuvent être définitivement guéries. Cependant, les traitements modernes permettent d’obtenir des rémissions prolongées, parfois sur plusieurs années. Certaines pathologies, comme les cytopénies auto-immunes, peuvent connaître des rémissions complètes et définitives. Les thérapies cellulaires en développement (transplantation de cellules souches hématopoïétiques, cellules souches mésenchymateuses) offrent un espoir de rééducation du système immunitaire et potentiellement de guérison pour certaines formes sévères.

Les maladies auto-immunes graves sont-elles toujours héréditaires ?

Non, les maladies auto-immunes graves résultent d’une interaction complexe entre prédisposition génétique et facteurs environnementaux. Si l’hérédité joue un rôle indéniable (risque multiplié par 2 à 5 chez les apparentés du premier degré), de nombreux patients ne présentent aucun antécédent familial. Certains facteurs environnementaux comme les infections virales, l’exposition à des toxiques ou le stress sévère peuvent déclencher la maladie chez des personnes génétiquement prédisposées.

Comment reconnaître une urgence chez un patient atteint de maladie auto-immune ?

Plusieurs signes doivent alerter : fièvre persistante, troubles neurologiques (confusion, déficit moteur, céphalées intenses), détresse respiratoire, douleurs thoraciques, hématuries, réduction du volume urinaire, ou aggravation brutale des symptômes habituels. Ces manifestations peuvent signaler une poussée sévère de la maladie ou une complication infectieuse sous immunosuppresseurs, deux situations nécessitant une prise en charge médicale immédiate.