Handicap invisible : Liste, pourcentage, reconnaissance

Que signifie un handicap invisible ? Ces limitations ne se voient pas au premier regard, mais impactent profondément le quotidien de millions de personnes. Comment faire reconnaître un handicap quand il n’est pas visible ? Dans cet article, nous explorerons les différentes facettes des handicaps invisibles, de leur définition, aux différents handicaps existants, leur prévalence et les démarches nécessaires pour obtenir une reconnaissance. 

Qu’est-ce qu’un handicap non visible ? Définition et caractéristiques

1-Définition officielle  

Le handicap invisible se définit comme une condition invalidante qui n’est pas immédiatement perceptible par autrui. Contrairement à une personne en fauteuil roulant ou utilisant une canne blanche, les personnes atteintes d’un handicap invisible ne présentent généralement pas de signes extérieurs de leur maladie.

En France, environ 12 millions de personnes ont un handicap invisible, ce qui représente 1 personne sur 6 environ. Le handicap invisible inclut les maladies chroniques, les troubles neurologiques, les déficiences sensorielles partielles et les troubles psychiques.

2-Impact sur le quotidien des personnes concernées

Vivre avec un handicap invisible, c’est souvent faire face à une double peine : gérer sa pathologie tout en devant constamment justifier son existence.

Cette incompréhension touche tous les aspects de la vie : professionnelle, sociale, familiale. Les personnes atteintes se retrouvent parfois accusées de « simuler » ou d’exagérer leurs symptômes, simplement parce que leur handicap n’est pas visible.

Lila, 52 ans :  « Les gens me disent souvent que j’ai l’air en forme, alors que je lutte contre une fatigue écrasante due à ma sclérose en plaques », « J’ai abandonné mon travail à temps plein car mes collègues ne comprenaient pas pourquoi j’avais besoin d’aménagements. »

Handicap invisible liste : Handicaps par catégorie

1-Troubles neurologiques et cognitifs

Les troubles neurologiques et cognitifs constituent une part importante des handicaps invisibles. Ces maladies affectent le système nerveux et peuvent avoir des conséquences variables sur le fonctionnement quotidien. Parmi les plus répandus :

  • Sclérose en plaques : maladie auto-immune qui attaque la gaine protectrice des nerfs, provoquant une fatigue intense, des problèmes de mobilité et des troubles cognitifs qui peuvent varier d’un jour à l’autre.
  • Épilepsie : caractérisée par des crises récurrentes, cette condition peut limiter considérablement l’autonomie d’une personne, notamment pour la conduite ou certaines activités professionnelles.
  • Traumatismes crâniens : leurs séquelles peuvent inclure des troubles de la concentration, de la mémoire ou du comportement, souvent invisibles pour l’entourage.
  • Troubles du spectre autistique : particulièrement chez les adultes ayant développé des stratégies d’adaptation, l’autisme peut rester imperceptible tout en causant des difficultés significatives dans les interactions sociales.
  • TDAH et les troubles de l’apprentissage : affectant l’attention, la concentration et les capacités d’organisation, ces troubles persistent souvent à l’âge adulte.

2-Maladies chroniques et inflammatoires

Les maladies chroniques et inflammatoires représentent une autre catégorie majeure de handicaps invisibles. Elles se caractérisent généralement par une évolution sur le long terme, avec des périodes de rémission et d’exacerbation qui compliquent encore davantage leur reconnaissance.

  • La fibromyalgie : syndrome caractérisé par des douleurs diffuses, une fatigue chronique et des troubles du sommeil. Malgré sa reconnaissance croissante, les patients luttent encore pour faire accepter la réalité de leurs symptômes.
  • Le syndrome de fatigue chronique : condition débilitante marquée par une fatigue extrême qui ne s’améliore pas avec le repos et qui s’aggrave après un effort physique ou mental.
  • Les maladies auto-immunes comme le lupus ou la polyarthrite rhumatoïde, qui peuvent provoquer des douleurs intenses, une fatigue chronique et des limitations fonctionnelles, même quand la personne paraît en bonne santé.
  • Les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (maladie de Crohn, rectocolite hémorragique) qui, au-delà des symptômes digestifs, causent fatigue, douleurs et contraintes quotidiennes majeures.

3-Handicap invisible : Troubles sensoriels non apparents

Les troubles sensoriels non apparents constituent une catégorie souvent négligée des handicaps invisibles. Ces troubles affectent la façon dont une personne perçoit le monde, sans pour autant être évidentes pour l’entourage.

  • Acouphènes et déficience auditive légère : Ces troubles peuvent sérieusement affecter la concentration et la communication.
  • Troubles vestibulaires : Responsables de vertiges, d’instabilité et de nausées, ces troubles peuvent limiter la mobilité et donner l’impression que la personne est maladroite ou anxieuse.
  • Déficiences visuelles partielles : Vision tubulaire, perte de vision périphérique ou difficultés d’adaptation à la luminosité sont des handicaps qui passent souvent inaperçus.
  • Hypersensibilités sensorielles : Particulièrement présentes chez les personnes neuroatypiques, ces hypersensibilités peuvent rendre certains environnements quotidiens littéralement insupportables.

4-Troubles psychiques et psychologiques

Les troubles psychiques représentent peut-être l’archétype même du handicap invisible, d’autant plus qu’ils sont encore entourés de nombreux préjugés. Pourtant, leur impact sur la vie quotidienne peut être considérable.

  • La dépression et les troubles bipolaires vont bien au-delà d’une simple tristesse passagère. Ces maladies modifient profondément la façon dont une personne ressent, pense et agit. Les personnes atteintes peuvent sembler parfaitement fonctionnelles certains jours, puis être incapables de sortir du lit le lendemain.
  • Les troubles anxieux généralisés transforment la vie quotidienne en parcours d’obstacles.
  • Quant au stress post-traumatique et aux troubles psychotiques, ils peuvent entraîner des limitations fonctionnelles importantes, même pendant les périodes de stabilité apparente.

5-Handicap invisible liste : Douleurs chroniques et limitations fonctionnelles

La douleur, invisible par nature, constitue l’un des handicaps les moins bien compris. Pourtant, vivre avec une douleur permanente est invivable au quotidien.

  • Lombalgies chroniques : Première cause d’arrêt de travail prolongé, les lombalgies limitent souvent la capacité à rester assis ou debout pendant de longues périodes.
  • Douleurs neuropathiques : Résultant de lésions nerveuses, ces douleurs peuvent être lancinantes, brûlantes ou fulgurantes, sans cause visible.
  • Migraines chroniques : Bien plus qu’un simple mal de tête, les migraines peuvent être totalement invalidantes, avec des symptômes comme nausées, sensibilité extrême à la lumière et au bruit.
  • Endométriose : Cette maladie gynécologique touche environ 1 femme sur 10 et peut causer des douleurs pelviennes chroniques extrêmement handicapantes.

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Handicap invisible RQTH

Pourcentage handicap invisible : Statistiques et chiffres

1-Prévalence du handicap invisible dans le monde

Les données concernant les handicaps invisibles sont parfois difficiles à obtenir, précisément en raison de leur nature cachée. Néanmoins, certains chiffres donnent une idée de l’ampleur du phénomène.

En France, environ 12 millions de personnes vivraient avec un handicap, dont près de 25 % seraient des handicaps invisibles. Cette proportion se retrouve dans la plupart des pays développés.

Parmi ces handicaps ont retrouvent : les troubles mentaux ou comportementaux, les maladies du système musculosquelettique, les troubles neurologiques et les maladies cardiovasculaires.

On estime que le nombre de personnes vivant avec un handicap invisible a augmenté d’environ 7 % au cours des dix dernières années, une tendance qui s’explique en partie par une meilleure reconnaissance médicale de ces maladies.

2-Handicap non visible : Impact socio-économique

Les handicaps invisibles représentent un coût considérable, tant pour les individus que pour la société. Le coût total des maladies chroniques est élevé en raison des frais médicaux directs, sans compter les coûts indirects liés à la perte de productivité.

Sur le plan professionnel, les personnes atteintes d’un handicap invisible connaissent un taux de chômage environ deux fois supérieur à la moyenne nationale. Quand elles travaillent, leur revenu moyen est inférieur d’environ 30 % à celui des personnes sans handicap.

Pour les personnes concernées, l’impact économique se traduit par des dépenses de santé importantes, une capacité de travail réduite et parfois la nécessité de recourir à des aides extérieures. Heureusement, grâce à la Sécurité sociale et aux mutuelles, ces coûts sont limités pour les malades.

Reconnaissance officielle : Démarches administratives

1-Évaluation médicale et diagnostic

La première étape vers la reconnaissance d’un handicap invisible est généralement l’obtention d’un diagnostic médical précis, ce qui peut s’avérer compliqué pour des conditions comme la fibromyalgie ou le syndrome de fatigue chronique. Selon le type de handicap, différents spécialistes peuvent être consultés :
  • Neurologue pour l’épilepsie, la sclérose en plaques ou les migraines
  • Psychiatre pour les troubles psychiques
  • Rhumatologue pour la fibromyalgie
  • Gastro-entérologue pour les maladies inflammatoires de l’intestin
Plusieurs examens seront nécessaires : analyses sanguines, imagerie médicale, tests cognitifs ou évaluations psychologiques peuvent tous être requis pour établir un diagnostic définitif.

2-Démarches administratives pour la reconnaissance d’un handicap :

En France, pour faire une demande ou un renouvellement de prestations handicap, c’est l’organisme du handicap, la maison départementale pour les personnes handicapés (MDPH) qu’il faut contacter. Une fois le diagnostic posé, les démarches administratives peuvent commencer. Vous devez remplir un dossier cerfa 15692*01. Pour constituer un dossier complet, il faudra réunir :
  • Des rapports médicaux détaillés et récents (moins de 2 ans)
  • Des évaluations fonctionnelles décrivant l’impact du handicap sur les activités quotidiennes
  • Des preuves des traitements suivis et de leur efficacité
  • Un historique médical complet
Les délais de traitement varient généralement entre 4 et 6 mois, mais peuvent s’étendre davantage pour les cas complexes ou en cas de demande d’informations complémentaires. En cas de refus, une procédure d’appel existe, ne pas hésiter à la demander.
Adolescente avec fibromyalgie handicap invisible

Droits et aides accessibles après reconnaissance

1-Aides financières et allocations

La reconnaissance d’un handicap invisible ouvre droit à plusieurs types de soutiens financiers. Grâce à ces aides, le malade peut prétendre à une réduction de son temps de travail. .

Aides auxquelles vous pourriez avoir droit :

– AAH, CMI, AEEH, Handicap accueil en établissements spécialisés, en foyer, RQTH, Aides pour enfant scolarité

Les conditions d’attribution varient, mais toutes nécessitent généralement une évaluation médicale approfondie et des justificatifs réguliers, particulièrement pour les handicaps invisibles dont les symptômes peuvent fluctuer.

2-Handicap invisible : Aménagements professionnels

La RQTH oblige les employeurs à mettre en place des « aménagements raisonnables » pour les travailleurs handicapés. Ce terme désigne les modifications qui permettent à une personne handicapée d’effectuer les tâches essentielles de son poste sans imposer de « charge excessive » à l’employeur.

Que veut dire RQTH ?  Reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé

Pour les handicaps invisibles, ces aménagements peuvent prendre diverses formes :

  • Horaires flexibles ou télétravail pour les personnes souffrant de fatigue chronique
  • Pauses supplémentaires pour la prise de médicaments
  • Adaptation de l’environnement de travail (éclairage, bruit, ergonomie)
  • Redéfinition de certaines tâches en fonction des capacités

Pour négocier efficacement ces aménagements, il est recommandé de se préparer en amont : documentation médicale à l’appui, propositions concrètes d’adaptations, et si possible, soutien d’un organisme spécialisé comme l’AGEFIPH qui peut jouer un rôle de médiateur.

3-Handicaps invisibles : Aides à la vie quotidienne

Au-delà des aspects financiers et professionnels, diverses aides pratiques peuvent améliorer la qualité de vie des personnes avec un handicap invisible.

  • Services d’assistance à domicile comme ADMR (financé par les caisses d’assurance maladie) comprennent l’aide-ménagère, la préparation des repas ou l’assistance personnelle.
  • Les aides techniques sont parfois méconnues, mais extrêmement utiles : applications de rappel de médicaments, dispositifs de gestion de la douleur, aides à la mobilité discrètes… L’accès à ces équipements peut être facilité par des subventions spécifiques.
  • Enfin, l’accès prioritaire aux soins spécifiques est un droit souvent ignoré. Certains établissements de santé proposent des parcours dédiés pour les personnes reconnues handicapées, réduisant les temps d’attente et adaptant la prise en charge.

Handicap invisible : La conclusion

La reconnaissance des handicaps invisibles reste un combat quotidien pour des millions de personnes en France. Pourtant, cette reconnaissance est essentielle, non seulement pour accéder aux aides et aménagements nécessaires, mais aussi pour la validation sociale qu’elle apporte.

Les mentalités évoluent progressivement, notamment grâce au travail des associations et à une meilleure compréhension médicale de ces conditions. Les législations s’adaptent également, avec des définitions plus inclusives du handicap et des procédures d’évaluation qui tiennent davantage compte des limitations fonctionnelles que des seuls diagnostics.

Si vous-même ou l’un de vos proches êtes concerné par un handicap invisible, n’hésitez pas à pousser les portes des organismes comme la MDPH. Leurs équipes spécialisées sont là pour vous écouter, vous conseiller et vous accompagner vers une meilleure qualité de vie et une pleine participation sociale.

FAQ sur le handicap invisible

Que veut dire RQTH sans limitation de durée ?

La RQTH, reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé, est généralement attribuée pour 10 ans. Dans le cas de nombreuses pathologies, elle peut vous être attribuée sans limitation de durée, c’est-à-dire « à vie ». En effet, selon votre maladie (exemple, sclérose en plaques) qui est une maladie chronique, évolue et ne se guérit pas. Vous n’aurez plus de demande de renouvellement à faire puisqu’elle est vous est octroyée à vie.

Comment informer employeur de ma RQTH ?

Vous n’êtes pas obligé d’informer votre employeur de votre handicap. En revanche, si vous avez besoin d’aménagements spécifiques au travail, vous pouvez lui faire part de votre RQTH.

Comment déclarer sa RQTH aux impôts ?

Vous pouvez obtenir une réduction d’impôt si vous avez un handicap et des frais liés à celui-ci. Vous devrez compléter certaines cases et fournir les justificatifs.